Service Après Vie, bonjour !

Mise en scène : Alexandre Mondello

De Théo Bressy
par le Collectif HydromondO
Université de Montpellier Paul-Valéry

Date : Vendredi 28 novembre 2025
Horaires : 18h - 19h10
Lieu : Espace Pierre Reverdy
Durée : 1h10
Discipline : Théâtre

Service Après Vie, bonjour !

© Lisel Adam

Mise en scène : Alexandre Mondello
Texte : Théo Bressy
Avec : Théo Bressy et Cyprien Gabolde

Et si la mort était une administration ? Dans cette pièce, nous tentons de répondre à cette question en chantant, en dansant et surtout en rigolant !

Chrys et Anthelme Saint-Pierre sont deux « tombtionnaires » du M.O.R.T., le Ministère Organisateur de la Raideur Tombale. L’un s’occupe du S.A.V, le Service Après Vie, et l’autre de la section des accidents de la route. Mais leurs conditions de travail sont loin d’être paradisiaques, et la saturation se fait sentir...

Le spectacle voit les deux amis « s’humaniser » progressivement. De moments de pure comédie en séquences de remises en question existentielles, ils finissent par se révolter contre leur sort.

Leur soulèvement sera-t-il couronné de succès ?

Entre Le Château de Kafka et la maison qui rend fou d’Astérix, découvrez une comédie mortelle, et plongez-vous dans un univers où l’inhumain rencontre l’humain.

Suivez l’actualité du collectif sur Instagram : @collectif_hydromondo

Entretien

Nous avons rencontré Théo Bressy, à l'origine du texte de Service Après Vie, Bonjour !, qui est également comédien dans la pièce. Nous avons pu échanger avec lui et en apprendre plus sur le processus de création du spectacle, de son écriture à sa mise en scène, en nous intéressant également aux questions qu'il soulève.

« La pièce peut parler à tou·tes, car elle aborde un thème universel - la mort - avec une forme d'humour allégeant le propos »

Peux-tu nous expliquer le processus de création de cette pièce compte tenu du thème difficile qu'elle traite - la mort ?

En écrivant des scénettes dramatiques et comiques sur la mort en 2021, je m'étais rendu compte que le comique fonctionnait beaucoup mieux. C'est extrêmement dur de faire sonner correctement un texte dramatique sur la mort, le risque est de rajouter une couche pompeuse sur un sujet déjà lourd.

J'ai pensé que ça pouvait être intéressant d'apporter un regard nouveau pour la dédramatiser tout en montrant qu'elle est quand même là. Je cherchais à déplacer un petit peu la focale d'appréhension de la mort. La pensée m'est venue de la question « et si la mort était une administration ? ». À partir de cette idée s'est créé tout l'univers de Service Après Vie, Bonjour !, que ce soit les sigles, les personnages et bien sûr l'humour absurde et cynique.

Vous avez choisi de ne pas reprendre une pièce existante, mais de l'écrire. Pourquoi ce choix ?

J'ai déjà repris par le passé, mais je suis aussi heureux de pouvoir proposer des histoires que j'ai créées moi-même ! Reprendre une pièce, c'est un travail intéressant, mais il y a une forme d'accomplissement différent quand l'histoire sort de ton propre imaginaire.

Bien sûr, dans la création contemporaine, peu d'idées sont totalement inédites — on retrouve souvent des résonances ou des inspirations déjà vues, même sous formes de détails. Mais réussir à créer quelque chose même d'un peu original, c'est déjà important. Pour moi, c'est ça la force de partir de zéro.

Tu parles des Douze Travaux d'Astérix et de l'univers de Kafka comme des inspirations pour la pièce. Étais-tu déjà conscient de l'influence de ces inspirations sur ta pièce au moment de son écriture ?

Astérix j'y ai pensé tout de suite avec le côté comique et administratif de la pièce. Le moment de la maison des fous est l'un de mes passages préférés dans le dessin animé. Kafka, j'y ai pensé après-coup parce qu'au départ Service Après Vie, Bonjour ! était plus comique que la version finale. J'ai ajouté d'autres éléments a posteriori qui ont permis de mettre du liant entre les scènes, et d'ajouter dans la pièce des instruments de propagande qui se radicalisent au fur et à mesure. C'est à ce moment-là que je me suis dit qu'il y avait un aspect dystopique et kafkaïen très prononcé dans l'histoire. En termes de référence, l'un était évident, l'autre est venu après.

Pourquoi avoir fait ce choix d'ajouter d'autres disciplines – la danse et le chant - en plus du théâtre ?

Je danse depuis l'âge de cinq ans. Pour le chant, je le pratique sous la douche depuis toujours, et de façon professionnelle depuis quatre ans ! Si l'on est capable de faire quelque chose, c'est toujours intéressant de le proposer au public. Ça permet aussi de montrer qui on est et de travailler d'autres possibilités de mise en scène et de jeu pour le comédien. Cependant, on ne va pas ajouter du chant et de la danse dans une pièce si ça ne sert pas son propos : l'objectif est toujours de faire avancer l'intrigue comme c'est le cas dans Service Après Vie, Bonjour !

Dans la note d'intention, le caractère « non engagé » de la pièce est spécifié. Comment peux-tu l'expliquer ?

Le but premier du théâtre que j'écris est de véhiculer des émotions. Quand je vais au théâtre, j'y vais dans le même objectif. Les autres considérations vont au-delà de ma propre volonté.

Cependant, il se trouve qu'Alexandre Mondello (le metteur en scène) est engagé politiquement : c'est pour cette raison que cela ressent dans la mise en scène. J'ai été enthousiasmé par son travail, non pas parce que le propos de la pièce est politique, mais parce que la scénographie qu'il lui a donnée favorisait la transmission d'émotions aux spectateurs.

Quel est le public à qui tu t'adresses dans la pièce ?

Quand j'écris une pièce, je ne pense pas tout de suite au public. Ma priorité est de créer une histoire qui me parle à moi en tant que spectateur. Ensuite, au fil de l'écriture, je commence à ajuster certains éléments pour élargir le propos : j'évite les références trop personnelles ou trop de "niches", j'adapte les curseurs.

Petit à petit, ce spectateur que je suis au départ devient un spectateur plus large, plus collectif. C'est à ce moment-là que je commence à réfléchir à qui cela peut s'adresser. Pour Service Après Vie, Bonjour ! On a fixé la limite à 10 ans : c'est à peu près l'âge où l'on commence à se poser des questions sur la mort, à entendre parler du paradis même sans croyance religieuse. La pièce peut parler à tou·tes, car elle aborde un thème universel.

Propos recueillis par Sarah-Louise Ponsot et Thibault Baisadouli, étudiant·es en Master MCEI (Médiation Culturelle et Interculturelle).

> Si vous souhaitez en savoir plus sur le spectacle et la compagnie, téléchargez la fiche de salle.