Lysis Tratatata

par Lucile Corbeille et Hélène Lauria - Cie du feu plein la bouche

Date : Mercredi 8 décembre 2010
Horaires : 19h - 20h
Lieu : Théâtre Bernard-Marie Koltès
Durée : 1h
Discipline : Théâtre

Lysis Tratatata

Lysis Tratatata est un spectacle librement inspiré de la comédie d'Aristophane. Au croisement des traditions de la commedia dell’art et du clown. Un spectacle vif, chantant et émouvant, qui dénonce la guerre des sexes !

Un homme sur deux est une femme !

411 avant Jésus-Christ : Lysis et une poignée d'autres femmes spartiates et athéniennes prennent le contrôle de l'Acropole d'Athènes. Elles entament une grève du sexe pour protester contre la guerre du Péloponnèse et l'absence des hommes, qu'elles ont hâte de voir rentrer au foyer. On connaît le synopsis férocement moderne d'Aristophane. Mais il s'agit ici de Lysis Tratatata : la compagnie Du Feu plein la Bouche, deux metteurs en scène et huit acteurs, s'est attaquée à cette référence de la comédie antique. La virulence du texte d'Aristophane est mise en perspective dans une adaptation résolument féministe où se rencontrent la force de l'intrigue originale et les influences de la commedia dell'arte, du clown et du grotesque. Sur scène, la chorégraphie minutée oscille entre ce texte renouvelé et l'improvisation, pour assener sans relâche les coups du plus grand ridicule sur les deux factions en présence. Exit le carcan antique : les chœurs se font à la guitare et le texte figé est mis à mort, pour devenir un ressort de la parole spontanée, une force brute et organique qui émane du corps et des éternels instincts des hommes comme des femmes. Car la pulsion et l'improvisation servent un art théâtral du burlesque où l'absurdité et le ridicule font naître le rire, et avec lui la réflexion. Le burlesque s'attache à réinventer la guerre des sexes pour relancer un débat, dans lequel la catharsis opère dans un jeu de miroirs entre la Grèce antique et le monde moderne, entre la masculinité belliqueuse et la frivole féminité, toutes deux ramenées à leur obscénité primitive. Force est de rendre hommage à la provocante vivacité de la comédie antique d'Aristophane : elle continue d'inspirer la jeune création, qui rebondit en bousculant les normes, pour le meilleur et pour le rire.

Lucie Guy
Étudiante du Master Lettres Professionnel, Métiers de la culture et de l'interculture.


Pour aller plus loin : entretien avec Hélène Lauria et Lucile Corbeille, metteurs en scène de Lysis Tratatata