En 1944, dans le camp de concentration de Terezin, en Tchécoslovaquie occupée, un chef d'orchestre décide de monter le Requiem de Verdi. Il parvient à rassembler de nombreux musiciens, et malgré des conditions de travail plus que précaires et des convois qui viennent régulièrement amputer son choeur, mène son projet à terme.

rekviem³ retrace poétiquement la trajectoire commune de ces femmes et ces hommes, guidés par leur chef de choeur. D’ombres, ils vont reprendre une forme humaine. L’œuvre de Verdi est pour eux un appui existentiel, un moyen de renouveler l’espoir dans un espace clos qu’ils s’approprient malgré une menace extérieure omniprésente.

La pièce est une interprétation de faits réels, rapportés par les historiens comme par le romancier Josef Bor dans son Requiem de Terezin. Elle s’inspire aussi d’écrits de Primo Levi et Josa Karas, mais suit en premier lieu le fil d’une dramaturgie musicale. C’est la musique de Verdi qui porte ici le drame.

Dans rekviem³, c'est une formation à géométrie variable qui interprète l'oeuvre de Verdi. 11 solistes, un petit choeur et un ensemble de chambre se proposent de nous donner à entendre non pas le Requiem tel qu'il est donné en concert ou dans sa version liturgique, mais un Requiem découpé et reconstruit à travers le prisme de Terezin, nouvelle clé de lecture de la musique. Ce Requiem est alors une musique de résistance et d’espoir, rendant leur humanité à ceux qui le chantent.

En utilisant le Requiem de Verdi comme matière de spectacle, rekviem³ tente de s’approprier ce langage à l’image de chanteurs de Terezin : la musique n’est pas une parole abstraite, elle est un média pour unir des paroles individuelles dans une expression personnelle.

Pour aller plus loin, rendez-vous sur le blog des Master MCEI de l'Université Paris Ouest.