Vie de grenier : un vide grenier de souvenirs

« Que reste t-il d'une vie quand une personne s'éteint ? ». Un grenier, rempli de vieilleries, de cartons, de souvenirs d'un autre temps, qui n'évoquent plus rien à personne. Pour vider les lieux, la famille s'arme de sacs plastiques et fait appel aux antiquaires. On se débarrasse des objets, mais que deviennent les souvenirs ? Et si, justement, les souvenirs pouvaient prendre vie ?

Il y a Eileen Shakespeare, la sœur du célèbre poète anglais.

Il y a la comédienne qui lui prête sa voix, son corps, son âme.

Il y a toutes ces femmes qui dans l'ombre essaient d'être, simplement.

Et il y a le théâtre.

Une création originale inspirée du cinéma muet qui met en scène l'insolite rencontre de Paul et Paulette : elle, une femme de ménage et lui, un jeune travailleur immigré. Dans ce "film-spectacle" la trajectoire des personnages se déroule dans un va et vient entre les scènes projetées à l'écran et les scènes jouées sur le plateau. Parfois même les deux arts, le cinéma et le théâtre, se mélangent ! En revisitant le cinéma muet, on empreinte sa façon comique et burlesque de regarder le monde et la condition humaine.

Juin 2012

Quatre jeunes femmes revendiquent une même identité, celle de Rona Ackfield, une petite fille qui disparut à l'âge de sept ans, le 8 avril 1992.

Toutes les quatre font le récit de ces dix-huit années d'absence, et chacune de leurs versions incarne un possible. Mais au fur et à mesure que leurs voix, d'abord unies, s'éloignent, se singularisent, chacune se fissure jusqu'à se briser tout à fait sous le coup de leur propre aveu.

Nous ne sommes pas tant face à vous que face à nous. La question, ici est celle d’un peuple. Il y a la femme de ménage usée, le chômeur longue durée, le jeune députée FN, l’étudiant paumé, le professeur qui n’y croit plus, la prostituée… Tous sont différents voire diamétralement opposés. Chacun avec ses propres convictions et envies, ses peurs, ses doutes et ses ambitions, à priori incompatibles. Peut-être. Ce sont eux, emprunts de leur évaluation sur le monde dans lequel ils vivent, qui reconstitueront la tragédie. Ce sont eux qui joueront Le Roi Lear. Ils vous prendront par la main et vous conduiront dans l’insécurité d’un monde où sont projetées et fantasmées leur révolte et frustrations.

Vous, dans tout ça….vous aurez à trancher.

En 1944, dans le camp de concentration de Terezin, en Tchécoslovaquie occupée, un chef d'orchestre décide de monter le Requiem de Verdi. Il parvient à rassembler de nombreux musiciens, et malgré des conditions de travail plus que précaires et des convois qui viennent régulièrement amputer son choeur, mène son projet à terme.

Dans rekviem³, c'est une formation à géométrie variable qui porte l'oeuvre de Verdi. 11 solistes, un petit choeur et un ensemble de chambre se proposent de nous donner à entendre non pas le Requiem tel qu'il est donné en concert ou dans sa version liturgique, mais un Requiem découpé et reconstruit à travers le prisme de Terezin, nouvelle clé de lecture de la musique.

Ce Requiem est alors une musique de résistance et d’espoir, rendant leur humanité à ceux qui le chantent.

Ce spectacle est le spectacle d’une conférencière qui s’égare.

Lili Boome, reine de la verve, vient faire un cours sur la notion d’identité. Elle entame, très érudite, sa communication. Mais quelque chose détourne son attention : le masque qu’elle avait emmené l’attire. Alors, Lili ouvre des portes qui l’entraînent dans des mondes étranges.

MASQUE, n.m. (1514) : Empreint à l’italien “masquera” faux visage, d’un radical préroman maska “noir” qui est à l’origine de deux groupes de mots : “masque” en latin tardif, mais surtout “sorcière”, “spectre”, “démon”.

1. Objet rigide couvrant le visage humain représentant lui-même une face.

2. Apparence trompeuse sous laquelle on s’efforce de cacher ses vrais sentiments.

3. Couche de crème, etc., appliquée sur le visage pour resserrer, tonifier, adoucir l’épiderme.

Cassandre a quelque chose à dire. Elle a toujours quelque chose à prédire. Des malheurs, surtout. Mais pour l’heure, Apollon ne lui a pas encore craché dans la bouche, elle sait que vous pouvez encore la croire, alors elle va vous raconter l’histoire de sa vie à venir.

Facile, il suffit d’imaginer le pire.

Et pourtant, vous êtes là et tout est encore possible. Le cheval. Troie. L’exil. Cassandre compte bien se battre, quitte à se salir les mains.

Et si vous laissiez quatre comédiennes et une musicienne sortir Cassandre de sa tragédie pour vous rappeler qu’il est toujours temps d’empêcher le pire d’arriver ?