Programmation officielle
La 7e édition du Festival Nanterre sur Scène, Festival Étudiant des Arts de la Scène, se déroulera du 28 novembre au 2 décembre 2016.
Spectacle d’ouverture
Lundi 28 novembre 2016 à 19:00 au Théâtre Koltès
Farce musicale
MI MUÑEQUITA — CABARET ÉLECTRIQUE
D’après Sophocle et Gabriel Calderon / La Divine Compagnie
Divine Compagnie (Université Sorbonne Nouvelle)
Mise en scène Sarah Calcine
Lauréat du Grand Prix Nanterre sur Scène 2015
Lundi 28 novembre 2016 à 19:00 au Théâtre Koltès, 1h10
Une troupe détraquée joue son dernier cabaret : une femme-enfant incapable de chanter, une mère au bord de la crise de nerfs, un père impuissant, un oncle vengeur, une poupée maléfique, le tout orchestré par un majordome déjanté et cruel. Toute cette jolie famille s’aime trop, se manipule joyeusement et s’entre-tue comme dans les mythes, sur les rythmes pop de Queen, Britney Spears, Ssion et Gotan Project.
Confession d’une meneuse de revue :
Je rêve d’une folle histoire d’amour entre un mythe, une pièce contemporaine et une jeune troupe.
Je rêve de cette femme qui prend seule la parole (ou presque) pour hurler la tragédie avec passion et malgré tout la perpétuer.
Je rêve d’une adaptation insolente, d’un spectacle musical, un spectacle total, un spectacle de jeunes. De nous.
De jeux d’enfants, à la vie à la mort.
Je rêve d’un conte où une fille est aliénée dans son rôle de lolita par sa famille et où la barbarie est quotidienne.
D’un théâtre contemporain uruguayen qui nous raconte avec humour la famille comme miroir terrible de notre monde détraqué.
Je rêve aussi de 343 salauds orphelins, et de baby dolls vengeresses.
Je rêve d’une farce drôle et terrible, cruelle et haletante.
Je rêve d’Almodovar, de Dario Fo, de David Bowie, de Festen et Michael Jackson et de David Lynch.
Je rêve d’incantations.
Je rêve de carnation et de loups.
Je rêve surtout de parler d’intime pour parler de politique.
Un cocktail d'ouverture sera offert à l'issue de la représentation dans le hall du bâtiment L.
Spectacles en compétition
Mardi 29 novembre 2016 à 18:30 à l'Espace Reverdy
Théâtre
La Course — Première pièce de la vie quotidienne
Compagnie Désirades
Compagnie Désirades (Université Paris Panthéon-Sorbonne et Sorbonne Nouvelle)
Mise en scène Valérian Guillaume
Mardi 29 novembre 2016 à 18:30 à l'Espace Reverdy, 1h
Une nouvelle Mythologie est en train d'apparaitre : la paire de tennis sportive – ou « running »- fait désormais partie de l'uniforme du héros urbain.
Les running intègrent le kit de l'homme et de la femme connectés.
Qu'elles soient “tendances”, “chics” ou “cheaps”, leurs couleurs fluorescentes sont repérables de jour comme de nuit. Incarnant d'une certaine façon le symbole d'un hygiénisme héroïque, elles viennent attester de l'entretien et de la santé de la figure 2.0 obnubilée par son image.
La Course est une proposition dramatique qui s'envisage comme un circuit sportif, une étape du Tour de France ou un véritable marathon pour les interprètes.
L’acteur transpire.
Mardi 29 novembre 2016 à 20:30 au Théâtre Koltès
Théâtre
La Solitude d’une autre
Claire Olier
Compagnie Luce (ENSATT Lyon)
Mise en scène Pierre Koestel
Mardi 29 novembre 2016 à 20:30 au Théâtre Koltès, 1h10
La solitude d’une autre évoque la difficulté de faire projet commun, de faire collectif quand on rassemble des individualités fortes. Au-delà même des questions purement théâtrales et théâtreuses. Car cette question est l'un des enjeux majeurs de notre société, qui traverse un moment de crise, qui se modifie sans trouver encore de nouveaux possibles.
Ces questions croisent également celle du féminin et de ses représentations. La pièce que les comédiennes travaillent dans la fiction brasse des clichés qui s'imposent comme des contraintes. Même s'il y a un écart temporel (la pièce jouée se déroule à la fin des années 1950), ce travail met en évidence un carcan dans lequel on place la femme et qui doit exploser parce qu'il ne tient pas debout.
Mais il y aussi la problématique de la solitude, ce moment du passage à la vie adulte, quand l'école et la famille ne nous protègent plus et qu'il faut s'affirmer en individu responsable, travailleur et inscrit dans la communauté. Ici, en tant qu'artiste engagé dans une création. Cette solitude émerge face à la difficulté de se trouver.
Cette tension monte, tant dans le rapport entre les personnages que dans la confrontation d'un univers à l'autre. Quelque chose ne fonctionne pas et déraille petit à petit. La pièce va crescendo jusqu'à ce que le non-dit ne puisse plus avoir sa place et que les rapports explosent. On n'a pas réussi à se dire les choses à temps et les nœuds sont trop noués pour être défaits dans la douceur. Et si la situation ne s'arrangeait pas ? La question reste ouverte.
Mercredi 30 novembre 2016 à 18:30 à l'Espace Reverdy
Théâtre
Des Couteaux dans les poules
David Harrower, dans la traduction de Jérôme Hankins
Collectif Louvoyer Dodeline (Université Caen)
Mise en scène collective
Mercredi 30 novembre 2016 à 18:30 à l'Espace Reverdy, 1h30
C'est au fin fond de la campagne que se noue l'intrigue d'un mari et de sa femme habités par le silence de la vie paysanne. Lui nourrit son amour pour le dehors, la terre qu'il laboure et les chevaux. La jeune femme dedans noie le vide de l'ennui dans les couvertures qu'elle tisse, dans le sol qu'elle lave et par-dessus tout dans l'amour qu'elle voue à son laboureur. Le village fait peser le poids des traditions sur ce couple comme peuvent peser des nuages noirs chargés de pluie qui cachent la lumière du ciel clair. Pourtant, le questionnement de la jeune femme sur l'acte de nommer ce qu'elle voit la pousse peu à peu à percer le noir du ciel. Aidée par sa rencontre avec Gilbert Horn, le meunier du village, elle s'affranchit à grands coups et à grands cris de l'oppression sous toutes ses formes. Tout naît d'une rencontre entre ces trois personnages, ces trois figures marquées par leur histoire propre et leur histoire commune, qui tentent de vivre chacun comme ils peuvent, dans un monde paysan infini et silencieux, dans un monde où la vie n'est pas une évidence et se gagne par le travail, par la persévérance, par le respect aux anciens.
Notre mise en scène s'attache à rendre l'expressivité de chaque personnage dans toute sa force et sa singularité. C'est ce qui nous a poussés à faire de l'expression de la jeune femme un chant, d'abord répétitif et accompagné par une deuxième voix, celle du violoncelle, qui va peu à peu s'émanciper, pour finir par s'affranchir totalement de l'oppression d'un rythme mécanique d'être au monde.
© L’Arche éditeur.
Mercredi 30 novembre 2016 à 20:30 au Théâtre Koltès
Théâtre
Scènes de chasse en bavière — Pourquoi voulez-vous toujours savoir où je suis ?
de Martin Sperr, dans la traduction de Michel Dubois
Collectif Oupeknek (Conservatoire de Noisiel)
Mise en scène Emilie Azou
Mercredi 30 novembre 2016 à 20:30 au Théâtre Koltès, 1h20
Un village, ses habitants, leurs histoires. Les rumeurs d'après-guerre.
On se croise, on se réunit, on se charrie, on aime savoir ce qu'il s'y passe.
Qui est vraiment Abram qui rentre de la ville ? A-t-il vraiment été cherché du travail comme il le prétend ?
Pourquoi Barbara refuse-t-elle d'admettre qu'elle est sa mère ? Est-ce parce que les rumeurs disent qu'il a fait de la prison ? Pire, qu'il sort avec des hommes ?
Fuit par sa mère, rejeté par les autres, exclu de la vie du village Abram se lie d’amitié avec Tonka et Rovo. Une fille sans vertu, un jeune simplet.
Abram souhaite être comme tout le monde, intégré. Et s'il côtoyait intimement la Tonka pour leur montrer que le vice qu'on lui prête n'est que ragot ?
Les soupçons d’homosexualité grandissent et les villageois se retournent contre lui.
Les moqueries, les rumeurs, les fausses déductions tournent vite à l'humiliation publique. L’impact des gestes et des mots devient plus fort. L’oppression s’accentue. Certains villageois ont peur de la différence, à savoir l'homosexualité. Personne ne prend parti publiquement pour Abram. Il subit alors un racisme ordinaire et un rejet intensif.
Étranger, différent, incompris, Abram qui souhaite être accepté pour ce qu’il est, tente malgré tout de rentrer dans le moule, mais la pression le pousse à commettre l'irréparable. Ils ne le disaient pas, mais voilà peut-être ce qu'il manquait à ce village : une chasse à l'homme.
Jeudi 1er décembre 2016 à 18:30 à l'Espace Reverdy
Théâtre
VI(E)H
Écriture collective
Compagnie en carton et Compagnie Totem Récidive (Université Toulouse Jean Jaurès)
Mise en scène Pauline Rousseau
Jeudi 1er décembre 2016 à 18:30 à l'Espace Reverdy, 1h10
Back in the ’80s.
Entre la France et les États-Unis, des hommes vont mourir du sida.
Ils attendent, ils espèrent, ils se mentent.
Ils luttent, contre le virus, contre l’indifférence politique, contre eux-mêmes.
Mai 1981 : Election de Mitterrand. L’homosexualité « dépénalisée ».
Juin 1981 : 1ers cas de sida identifiés à Los Angeles.
1996 : Arrivée de la trithérapie.
Quinze années noires emplies de morts, de deuils, mais aussi de luttes et d’espoirs.
C’est l’histoire de ce « cancer gay » devenu rétrovirus HIV que nous avons voulu retracer. Génération d’hommes gays et génération d’auteurs emportés : Hervé Guibert, Jean-Luc Lagarce, Larry Kramer, William Hoffman… Hommes politiques, militants, journalistes : qui ne s’est pas exprimé sur l’épidémie du siècle ? Alliés ou détracteurs, nous avons choisi de ne pas isoler une seule voix, mais de croiser les récits pour rendre compte de la dimension intime et politique de cette maladie.
Né-e-s à la fin des années 80, nous ne connaissons le sida que par les « formations-prévention ». Comment se réapproprier cette mémoire, que nous raconte-t-elle aujourd’hui et comment la partager avec vous ?
De situations glaçantes en réappropriations comiques.
De rêveries poétiques en contenus médiatiques bruts, documentaires.
« Silence = Mort ! Action = Vie ! ». VI(e)H.
Jeudi 1er décembre 2016 à 20:30 au Théâtre Koltès
Théâtre
Restes
Écriture collective
Compagnie Plante Un Regard (Université Paris 8 – Vincennes – Saint-Denis)
Mise en scène Eva Guland
Jeudi 1er décembre 2016 à 20:30 au Théâtre Koltès, 1h15
Un enfant à venir noue un lien incassable entre Noémie et Milan, entre leur mémoire et leurs rêves.
Leur amour peut-il les extraire du monde ? Peuvent-ils tout effacer, passé et avenir, pour vivre un présent éternel ?
La révolution est en marche. Milan croit qu'elle a lieu dans son ventre ; mais dans celui de Noémie, il y a un enfant. Comme le chat de Schrödinger, il est à la fois mort et vivant. Il peut décider lui-même de rester au chaud, dans le chaud de leur imaginaire à tous les deux, ou de naître, s'il est prêt à faire la révolution. Mais sans mémoire, pas de révolution.
Propulsés dans un univers onirique, où le temps est distendu et manipulé par les matières sonores de Vincent, où des fils de métal les font voyager dans le temps, Noémie et Milan cherchent à comprendre ce qui reste de ce qui les a précédés. Traumatismes d’enfance, textos amoureux, JT de 20h, films en 3D, récits de grand-mère, photos de bébés… Comment faire le tri ?
De quoi se compose le présent, si le passé est déjà passé, et le futur pas encore arrivé ? Pour décider s'ils peuvent mettre au monde un enfant, Noémie et Milan jouent à se perdre dans un labyrinthe de souvenirs. Pour trouver ce qui reste, d'une mémoire collective et de leur histoire à eux.
Vendredi 2 décembre 2016 à 18:30 à l'Espace Reverdy
Théâtre
Martyr
Marius Von Mayenburg
Ensemble 23 (ERAC Cannes)
Mise en scène Antoine Laudet
Vendredi 2 décembre 2016 à 18:30 à l'Espace Reverdy, 1h30
« Le courroux du seigneur est dirigé contre toutes les nations, sa fureur contre leur armée entière. Il les voue par interdit, il les livre au massacre. Leur pays s’enivrera de sang, la poussière y sera rassasiée de graisse. C’est pour le Seigneur un jour de vengeance. C’est l’année des comptes. » Livre d’Esaïe, 34, 2-3.
Dans un monde usé, régi par l’argent et la publicité, le jeune Ben se révolte un jour et prend les armes. Il apprend la bible par cœur et l’utilise comme un glaive contre tous ceux qui l’entourent. Martyr est son histoire, celle des gens qui l’entourent, ceux qui le combattront et ceux qui croiront en lui. Reflet d’une génération à la recherche d’une cause supérieure, Benjamin décide qu’il a trouvé et que plus rien ne se mettra en travers de son chemin.
L'action se déroule principalement dans un collège. Benjamin, le personnage principal, n'use plus que de citations de la Bible pour communiquer avec son entourage. La majorité des scènes proposent un échange entre Benjamin et les autres personnages : sa mère, Inge Südel, une femme consumée par ses propres problèmes, dépassée, qui minimise les évènements ; le père Menrath, son professeur de religion, un croyant qui capitalise les conversions comme une monnaie ; son directeur, flegmatique s'adaptant mollement à toutes les situations, emblème du pouvoir faible de nos politiques ; ses camarades, Lydia, jeune produit de consommation de la société moderne, et Georg, jeune homme reclus, handicapé de la jambe, rejeté par tous et qui s'associera à Ben par amour et par solitude.
La seule personne à lui tenir tête avec force est sa professeur de biologie obnubilée par son modernisme, qu’il accule à force de manipulations.
C’est une pièce drôle mais aussi incisive, tant par le texte que par le sujet. L’illustration d’une impossibilité de dialoguer entre deux mondes : la science et la foi.
L’action est assez simple et la machine infernale avance inéluctablement sans que rien ne l'arrête.
Vendredi 2 décembre 2016 à 20:30 au Théâtre Koltès
Théâtre
Du Sable et des Playmobil®
Sarah Mouline
Compagnie Si ceci se sait (Conservatoire à rayonnement régional d’Aubervilliers – La Courneuve)
Mise en scène Sarah Mouline
Vendredi 2 décembre 2016 à 20:30 au Théâtre Koltès, 1h15
Ce qu’on ne peut dire, on ne peut le taire
Aliya enterre son père
Dans son grenier elle découvre des tracts, des lettres écrites en arabe, des photos. Sur l’une d’elle, elle reconnaît le visage d'un homme présent à l’enterrement.
Elle le rencontre.
Il lui apprend le passé militant de son père au sein de la Fédération de France du FLN.
Aliya se rend en Algérie.
Elle comprend que l’histoire contée par Anis est pleine de blancs.
De retour en France, elle regagne le grenier de son père. Deux possibilités s'offrent à elle : renfermer l’histoire de sa famille dans des cartons ou continuer à les ouvrir.
Ce spectacle explore une multitude de modes de narration. Les comédiens incarnent un nombre illimité de personnages, fictifs ou historiques.
Ce récit, non linéaire, ouvre différentes temporalités en s’appuyant sur un terreau inépuisable : notre histoire commune.
La scène devient ce lieu foisonnant où co-existent ceux qui racontent et ceux qui sont racontés, les morts et les vivants.
Extrait :
Hamid : Rejoignez la grève des étudiants et lycéens de la section d'Alger !
Nous devons abandonner les bancs de l'université et rejoindre massivement les djebels !
Un étudiant de l'UNEF : Pensez-vous vraiment être plus utiles dans les maquis ? Vous lutterez bien mieux pour votre propre pays en tant que travailleurs intellectuels ! Nul ne sait combien de temps encore durera cette guerre ni comment elle se terminera !
Hamid : Vous nous demandez donc de désavouer l'appel de la section d'Alger ?
L'étudiant de l'UNEF : Cette grève et leur demande aux étudiants algériens de rejoindre le maquis est une irresponsabilité politique !
Hamid : Et n'est-ce pas irresponsable de garder le silence sur la répression que subissent les Algériens et sur la politique du gouvernement français qui mobilise les jeunes de France pour les envoyer faire la guerre aux Algériens ?
L'étudiant de l'UNEF : L'UNEF n'a pas à se positionner, c'est un syndicat apolitique.
Hamid : Votre apolitisme est le masque d'un engagement pour l'Algérie Française ! Vous ne trompez personne : vous n'avez aucunement hésité à condamner l'action des troupes soviétiques en Hongrie et à saluer la lutte des étudiants hongrois mais vous continuez à observer le silence vis-à-vis de la guerre d'Algérie !
Cocktail de clôture et cérémonie de remise des prix
Vendredi 2 décembre à partir de 22h30 à l’espace Reverdy